4?6 JOURNAL DE HENRI III.

se passoit; et afin de n'être découvert, je le priai que, me remettant ès mains dudit Chambon, il me donnât devant lui quelques réprimendes. Ce qu'il trouva bon, et me dit en sa présence que j'avois fait une grande faute en mon état, et que je de vois informer du fait de la commission qui m'avoit été baillée, ou bien faire bons et suffisans proces verbaux ; que le Roy étoit courroucé contre moy, et que résoluëment il falloit ep je me défisse de mon office, ou autrement qu'on me le feroit perdre. Auquel je fis réponse qu'il me falloit faire premierement mon procès; et à l'instant (ce jeu ayant été assez bien joué) commanda audit Chambon de me remener prisonnier : ce qu'il auroit fait. Le lendemain, Le Clerc, La Chapelle et quelques autres vinrent an châtelet me visiter et sçavoir les causes de mon emprisonnement, et pourquoi on m'avoit mené au logis du chancelier : dont ils étoient fort étonnez et bien empêchez. Mais la grace de Dieu, qui ne me laissa jamais dépourvu de réponse, je leur fis entendre que le commissaire Chambon m'auroit mené audit chancelier, qui m'aùroit bien crié, mêmes en présence dudit Chambon. jusques à me vouloir contraindre de résigner mon etat; et qu'il en avoit charge du Roy, qui me vouloit beaucoup de mal : auquel j'avois fait réponse qu'il me falloit faire devant mon procès. Ce qui leur fut confira* par ledit Chambon, duquel ils furent sçavoir la vérité: et ajoutant foi à ces paroles, me dirent qu'il falloit patienter et avoir courage : et que devant qu'il fût quatre ou cinq jours, qu'ils l'en empêcheroient bien, et m( viendroient querir en bonne compagnie, voulant parler de l'exécution de leur entreprise. Ce qu'incontinent je fis entendre par une lettre à M. le chancelier; dont

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	4?6 JOURNAL DE HENRI III. se passoit; et afin de n'être découvert, je le priai que, me remettant ès mains dudit Chambon, il me donnât devant lui quelques réprimendes. Ce qu'il trouva bon, et me dit en sa présence que j'avois fait une grande faute en mon état, et que je de vois informer du fait de la commission qui m'avoit été baillée, ou bien faire bons et suffisans proces verbaux ; que le Roy étoit courroucé contre moy, et que résoluëment il falloit ep je me défisse de mon office, ou autrement qu'on me le feroit perdre. Auquel je fis réponse qu'il me falloit faire premierement mon procès; et à l'instant (ce jeu ayant été assez bien joué) commanda audit Chambon de me remener prisonnier : ce qu'il auroit fait. Le lendemain, Le Clerc, La Chapelle et quelques autres vinrent an châtelet me visiter et sçavoir les causes de mon emprisonnement, et pourquoi on m'avoit mené au logis du chancelier : dont ils étoient fort étonnez et bien empêchez. Mais la grace de Dieu, qui ne me laissa jamais dépourvu de réponse, je leur fis entendre que le commissaire Chambon m'auroit mené audit chancelier, qui m'aùroit bien crié, mêmes en présence dudit Chambon. jusques à me vouloir contraindre de résigner mon etat; et qu'il en avoit charge du Roy, qui me vouloit beaucoup de mal : auquel j'avois fait réponse qu'il me falloit faire devant mon procès. Ce qui leur fut confira* par ledit Chambon, duquel ils furent sçavoir la vérité: et ajoutant foi à ces paroles, me dirent qu'il falloit patienter et avoir courage : et que devant qu'il fût quatre ou cinq jours, qu'ils l'en empêcheroient bien, et m( viendroient querir en bonne compagnie, voulant parler de l'exécution de leur entreprise. Ce qu'incontinent je fis entendre par une lettre à M. le chancelier; dont

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